Pesticides : attention dangers !

Les pesticides ou phytosanitaires (insecticides, herbicides ou désherbants, fongicides, etc.) sont des produits chimiques destinés à détruire les végétaux indésirables ou les organismes nuisibles.
Même si leur mise sur le marché est soumise à autorisation, les pesticides représentent un risque sanitaire et environnemental avéré.Voici quelques exemples.

  • La toxicité pour l'homme. Elle peut être grave en cas d'absorption accidentelle, d'inhalation forte ou de contact avec la peau. Elle paraît également avérée, mais dans une moindre mesure, en cas d'ingestion régulière de résidus de pesticides dans l'alimentation ou l'eau de boisson.
    Outre les empoisonnements, la toxicité se manifeste par des effets très divers : cancérigènes, immunodépresseurs, mutagènes, neurotoxiques, etc. Il a été montré que les pesticides étaient capables d'endommager le système immunitaire ou de perturber les régulations hormonales. Ils sont également soupçonnés d'accroître le taux de certains cancers (sein, prostate) et de réduire la fécondité masculine.
  • La pollution des eaux. Au niveau national, 96 % des points de mesure de qualité des cours d'eau et 61 % des points de mesure de qualité des eaux souterraines révèlent la présence de pesticides.
    La norme européenne en vigueur pour l'eau potable est fixée à 0,1 microgramme par litre par substance active. Cela signifie qu'1 gramme de substance active suffit pour polluer 10 000 mètres cubes d'eau.
  • La perturbation des organismes vivants.La faune aquatique est menacée par les surdosages et l'application à proximité des points d'eau ou sur des sols imperméables, en pente, etc. Les produits phytosanitaires peuvent s'accumuler dans la chaîne alimentaire et perturber les cycles biologiques.
  • La pollution de l'air. Les trois-quart du volume des bouillies appliquées seraient perdus lors de pratiques inopportunes (mauvaises conditions climatiques, topographiques, etc.). Il y a transfert de molécules de produits phytosanitaires vers l'atmosphère.

"Mauvaises" herbes, et pourtant...

On les appelle les "mauvaises" herbes, sans doute parce qu'elle concurrencent les plantes cultivées, qu'elles ont un fort don de résistance ou qu'elles ne répondent pas à nos critères esthétiques. Cette réputation qui leur colle à la tige n'est pourtant pas toujours justifiéé.
Advencices, plantes spontanées pu pionnières peuvent se révéler très utiles. Elles permettent notamment de nourir la faune auxilière, de soigner, d'embellir le jardin, d'améliorer la qualité du sol et bien plus encore...

Les échéances d'interdiction de l'usage des pesticides

Dans le cadre du vote de la loi relative à la transition énergétique du 17 août 2015, des modifications ont été apportées à la loi du 6 février 2014 dite loi "Labbé" qui prévoyait l’interdiction aux personnes publiques (État, collectivités, établissements publics) d’utiliser ou de faire utiliser des produits phytopharmaceutiques pour l’entretien des espaces verts, des forêts ou des promenades accessibles ou ouverts au public et relevant de leur domaine public ou privé, à compter du 1er janvier 2020.

La loi du 17 août 2015 avance cette interdiction au 1er janvier 2017 et l’étend également à l’entretien des voiries (à l’exception des zones étroites ou difficiles d’accès, telles que les bretelles, échangeurs, terre-pleins centraux et ouvrages, dans la mesure où leur interdiction ne peut être envisagée pour des raisons de sécurité des personnels chargés de l’entretien et de l’exploitation ou des usagers de la route, ou entraîne des sujétions disproportionnées sur l’exploitation routière).

Des mesures nouvelles concernent également les usages non professionnels (jardiniers amateurs) :

  • Interdiction de la vente en libre service des produits phytosanitaires dès le 1er janvier 2017. L’accès aux produits ne pourra se faire que par l’intermédiaire d’un vendeur certifié. L’acheteur amateur bénéficiera ainsi d’un conseil renforcé systématique avec une information sur les interdictions à venir et les alternatives. En outre, les distributeurs devront engager dès le 1er janvier 2016 dans un programme de retrait de vente en libre-service ;
  • Interdiction de la mise sur le marché, de l’utilisation et de la détention de produits phytosanitaires à partir du 1er janvier 2019 (au lieu du 1er janvier 2022 initialement prévu par la loi "Labbé"). Tous les produits phytosanitaires sont concernés à l’exception des produits de bio-contrôle figurant sur une liste établie par l’autorité administrative, des produits qualifiés à faible risque et des produits dont l’usage est autorisé dans le cadre de l’agriculture biologique.

Le nouveau plan Ecophyto II prévoit également, à travers son axe 4, d’accélérer la transition vers le "zéro phyto" dans les jardins, espaces verts et infrastructures

Tous responsables et acteurs !

La question des pesticides interesse tout le monde : les professionnels, les collectivités et les particuliers.
Retrouvez quelques conseils et guide pour réduire l'usage des produits phytosanitaires :