Les têtes de bassin versant correspondent aux surfaces drainées par les premiers cours d'eau des réseaux hydrographiques. Les cours d'eau et les zones humides de têtes de bassin sont alimentés par les nappes, les précipitations et le ruissellement. Ces petits bassins assurent, en l'absence de fortes altérations, de nombreuses fonctionnalités essentielles à l'équilibre dynamique d'un hydrosystème. La préservation et la restauration de ces milieux s'inscrivent dans une logique de solidarité amont-aval.

Éléments de définition

La définition utilisée pour le SAGE du bassin de l'Huisne est celle fixée par le Schéma Directeur d'Aménagement et de Gestion des Eaux (SDAGE) du bassin Loire-Bretagne 2010-2015 :

  • "les têtes de bassin versant s'entendent comme les bassins versants des cours d'eau dont le rang de Stralher est inférieur ou égal à 2 et dont la pente est supérieur à 1%"  

 Toutes les parties apicales du bassin ne sont donc pas comprises comme tête de bassin. L'identification cartographique dépend du référentiel hydrographique utilisé. La définition d'une tête de bassin résulte de l'approche, des critères mobilisés et divergent selon les régions du monde. Par exemple, aux États-Unis la superficie d'une tête de bassin ne doit pas dépasser les 2km² et le lit mineur est inférieur à 1m de large.

 

De nombreux services écosystémiques rendus par ces milieux

 Depuis une dizaine d'années de plus en plus de recherches s'orientent vers ces petits bassins trop souvent peu considérés. Des fonctionnalités primordiales sont désormais reconnues aux têtes de bassin versant :

  • Zones humides associées (fonctions biogéochimiques, biologiques, hydrologiques, etc.)
  • Rôle épurateur (fortes interrelations milieux aquatiques/terrestres, etc.)
  • Fonction biologique (zones d'habitat, de refuge, source de la chaîne trophique, etc.)
  • Rôle hydrologique (détermine qualitativement et quantitativement la ressource)
  • Rôle hydromorphologique (production sédimentaire)
  • Régulation thermique 

 Leur préservation et leur restauration permettrait d'atteindre les objectifs de bon état fixés par la Directive Cadre sur l'Eau (DCE).

 

Des secteur fragiles soumis à de nombreuses altérations 

 De part leur abondance, leur faible débit, la fragile prise en compte des chevelus dans la réglementation actuelle, la facilité les aménager, les têtes de bassin versant sont des espaces très sensibles aux altérations. Les cours d'eau de tête de bassin sont très dépendant de leur environnement et donc des modes d'occupation du sol.

 

  • Altérations liées à certaines pratiques agricoles

(arrachage de haies, piétinement des berges, transferts de polluants, recalibrage, etc.) 

 

  •  Altérations liées à certaines pratiques sylvicoles

 (drainage, enrésinement en fond de vallée, etc.)

 

  • Altérations liées à la dégradation et à la destruction de zones humides 

(remblaiment, drainage, abandon des pratiques agricoles extensives, populiculture, création de décharges, etc.)

 

  • Altérations liées à l'urbanisation 

 (transfert de polluants, imperméabilisation, enterrement de cours d'eau, etc.)

 

  •  Altérations liées à l'absence de ripisylve arborée, diversifiée et entretenue

 (Envahissement d'hélophytes dans le lit mineur, destabilisation des berges, etc.)

 

 

  •  Altérations de la continuité écologique
(obstacles à la circulation des sédiments de certaines espèces piscicoles, destabilisation des berges, etc.) 
 
 
  •  Altérations liées aux aménagements hydrauliques, modifications des profils en long et en travers
 (colmatage, augmentation des pics de crues, destabilisation des ouvrages, etc.)
 
 

 

  • Altérations liées aux plantations de peupliers
 (pour les ripisylves composées uniquement de peupliers et peupleraies sur zones humides)
 
  •  Altérations liées au déplacement du lit mineur par rapport au fond de vallée
(déconnexion du cours d'eau avec les milieux alluviaux, etc.)

 

Les têtes de bassin et le SAGE

Afin de correspondre aux orientations définies dans le Schéma Directeur d'Aménagement et de Gestion des Eaux (SDAGE) du bassin Loire-Bretagne, l'Institution Interdépartementale du Bassin de la Sarthe a mis en place un stage de 6 mois en 2013 concernant les têtes de bassin versant sur les 3 SAGE qu'elle porte (bassin de l'Huisne, de la Sarthe Amont et de la Sarthe Aval).

Pré-localisation 

Sur le bassin de la Sarthe c'est plus de 1 250 têtes de bassin qui ont été identifiées à partir d'un réseau hydrographique créé selon le MNT (pas de 25m) et la BD Topo®. Ces milieux représentent plus de 4 500km², soit 55,6% du bassin. 78% possèdent une superficie inférieure à 5km².

Sur le bassin de l'Huisne, ces milieux concernent 1 431km², soit près de 60% du périmètre. 1 118 km de cours d'eau drainent les 318 têtes de bassin de ce territoire, ce qui équivaut à plus de 57% du réseau hydrographique.   

Comment intégrer les enjeux liés aux têtes de bassin versant ?  

Pour pouvoir appréhender l'état actuel de ces espaces sur l'ensemble du bassin de la Sarthe, une caractérisation selon 3 enjeux (qualité, quantité, morphologie) a été menée sur des têtes de bassin très hétérogènes, dans divers secteurs, certains reconnus comme préservés et d'autres comme dégradés. Ce travail a notamment permis de cibler des actions, dispositions existantes des Plan d'Aménagement et de Gestion Durable des SAGE et d'en préconiser de nouvelles. Il s'agirait de prioriser certaines de ces actions sur des têtes de bassin identifiées comme sensibles vis à vis de cette problèmatique. L'intégration des spécificités des têtes de bassin au travers des SAGE constitue un véritable levier pour permettre la reconquête d'une ressource en eau de qualité et en quantité suffisante.

 

 

 

 

 

 

 

  • Pour en savoir plus téléchargez le rapport de stage ci dessous :  

 

 

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